Les dépresseurs : l’alcool? Mais moi ça me stimule !
C’est une des phrases les plus populaires qu’on entend lorsqu’on présente les différentes catégories de substances et qu’on arrive aux dépresseurs! Parfois, on nous dira aussi que ça dépend des gens, que pour certain.es, c’est un stimulant, et pour d’autres un dépresseur. Dans les faits, qu’en est-il?
L’alcool fait partie d’une catégorie large de substances appelée dépresseurs, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec les antidépresseurs ou avec sa tendance à causer des dépressions.
Elle porte son nom car elle ralentit l’activité du système nerveux central, ce qui a tendance à réduire le niveau d’éveil, le rythme cardiaque et la température corporelle. Pour mieux comprendre leurs effets spécifiques, on les sépare en dépresseurs classiques et opioïdes.
Les dépresseurs classiques : pas mal plus que juste l’alcool
Même si l’alcool est la star de cette catégorie, on y compte aussi le GHB et les benzodiazépines qu’on appelle parfois anxiolytiques comme l’Ativan®, le Xanax® ou le Valium®.
En plus des effets mentionnés plus haut, les dépresseurs classiques auront tendance à induire des effets de :
- détente
- désinhibition
- sociabilité accrue
- bien-être et bonne humeur
- diminution de la vigilance
- pertes de mémoire
auxquels peuvent aussi s’ajouter :
- une perte de tonus musculaire, aussi appelé “marcher tout croche”
- de la difficulté à parler
- des nausées et vomissements
- de la déshydratation, d’où l’importance de boire de l’eau!
- de la somnolence
- une diminution des réflexes
La désinhibition est une des raisons pour lesquelles certaines personnes pourraient ressentir des effets plus stimulants en consommant un dépresseur. À plus petite dose, ces substances pourraient atténuer la timidité ou lever certaines barrières sociales, sans causer de fatigue ou d’endormissement intense, comme lorsqu’on se déchaîne au karaoké sur notre chanson préférée. Cependant, à plus grande dose, les effets relaxants et engourdissants seront plus marqués.
Les opioïdes : au-delà des médias
Les opioïdes, le fentanyl en particulier, ont été le sujet de nombreux articles de presse dans les dernières années et surtout récemment, alors que certains politiciens revendiquent vouloir cesser son trafic et même le garder hors de nos hôpitaux; ironique considérant que c’est généralement où il est utilisé.
Ces substances se lient aux mêmes récepteurs que d’autres opioïdes naturellement présents dans notre corps, comme les endorphines. Les opioïdes jouent un rôle dans la régulation de la douleur et de l’humeur. C’est d’ailleurs leur impact sur la sensation de douleur qui va grandement les différencier des dépresseurs classiques.
Leurs effets incluent notamment :
- une analgésie importante + engourdissement
- de la somnolence
- de l’euphorie et un bien-être intense
- une diminution de l’anxiété
- une diminution de la libido
- une diminution de la concentration et augmentation de la confusion
- de la constipation
- de la difficulté à parler
L’inverse de plusieurs de ces effets peuvent être ressentis lors du sevrage, comme la diarrhée, l’anxiété, la déprime et l’intensification de la douleur.
Ces substances peuvent être naturellement dérivées du plant d’opium ou être entièrement synthétiques. On y compte l’héroïne, la morphine, la codéine, l’oxycodone et le fentanyl.
Conclusion
Finalement, la catégorie des dépresseurs illustre bien comment, à l’intérieur d’une même catégorie, certaines substances peuvent être grandement banalisées ou grandement dramatisées.
En pratique on pourrait même dire qu’un bar serait un site de consommation supervisée! En effet, c’est un lieu avec un apport légal et réglementé d’une substance psychoactive, où le personnel présent peut nous aider à réduire les risques de notre consommation.
Comme on le rappelle souvent, peu importe la substance et sa perception sociale, il est primordial de bien s’informer de la substance avant de la consommer, qu’elle soit de l’alcool ou du fentanyl.
Vous pouvez maintenant aller consulter notre site sur la loi de l’effet pour connaitre les stratégies concrètes que VOUS pouvez mettre en place pour réduire les risques avec VOTRE consommation!